PASSAGES

Ancêtres de nos galeries commerciales, les passages couverts étaient très en vogue au XIXème siècle. Invention parisienne que l’on retrouve dans de nombreuses grandes villes européennes, ces exemples d’architecture ont failli disparaitre.


Voie de statut privé, percée entre deux rues et réservée aux piétons, le passage peut être une cour ouverte, une succession de porches ou de ruelles. Le fait de le couvrir d’une toiture de verre constitue innovation architecturale et urbaine au XIXème siècle. A l’abri des intempéries, ils permettent de flâner, de découvrir un monde isolé de la rumeur de la ville, baignée d’une lumière naturelle. Ce sont des lieux animés par des boutiques, des cafés, des commerces étranges… Ils offrent une alternative de promenade agréable. Ils deviennent rapidement des lieux de vie mondaine. Entre arcades et marchés couverts, ils s’inspirent à la fois des souks orientaux et des galeries de bois comme celles du Palais Royal qui dès 1786 donnent une bonne idée de ce que seront les futurs passages. Accumulation de marchandises, lumière zénithale, ces galeries commerçantes marquent une rupture urbanistique radicale introduisant un nouveau mode de consommation et de cheminement.


Peu à peu, l’avènement des grands magasins et des gares à la fin du XIXème siècle ont marqué le déclin de ces lieux. Quelques-uns sont détruits, ceux que nous connaissons ont failli disparaitre au XXème siècle. Réhabilités aujourd’hui, ils retrouvent leur authenticité et leur esprit et deviennent même « tendance ».


Témoins d’un riche passés, ces passages couverts ont leurs charmes et leurs secrets et nous permettent l’espace d’un passage, de nous retrouver hors du temps, hors de la ville contemporaine, dans un charme désuet et parfois un faste perdu. Leur charme hors du temps ont reconquis le cœur des promeneurs qui se pressent le long de ceux qui ont été restaurés avec goût, boudant ceux défigurés par l’absence d’entretien ou la multiplication des échoppes sans élégance. Si nombre d’entre eux ont disparu au fil des évolutions de la ville, dix-huit passages couverts nous sont parvenus.